La Russie va développer son propre système de cartes de paiement pour réduire sa dépendance vis-à-vis des entreprises occidentales et limiter l’impact éventuel de sanctions américaines et européennes, a annoncé jeudi le président Vladimir Poutine.
Visa et MasterCard, les deux principaux émetteurs américains de cartes de crédit, un moyen de paiement très répandu en Russie, ont restreint ces derniers jours les services qu’ils offrent à certaines banques russes.
« Nous devons absolument faire cela, et nous allons le faire », a dit Vladimir Poutine à des parlementaires lors d’une réunion consacrée à l’intégration la Crimée dans la Fédération de Russie.
L’Union européenne et les Etats-Unis considèrent ce rattachement comme une annexion illégale et ont adopté des sanctions contre un certain nombre de personnalités politiques et économiques russes.
Visa et MasterCard ont suspendu les services fournis aux clients de plusieurs autres banques dont des actionnaires figurent sur la liste des sanctions américaines. Ils ont toutefois repris ces services, Washington ayant précisé que les sanctions ne s’appliquaient pas aux établissements bancaires eux-mêmes.
« Il est vraiment trop dommage que certaines entreprises aient décidé (..) des restrictions », a dit Vladimir Poutine, sans désigner Visa et MasterCard. « Je crois que pour elles, cela se traduira simplement par la perte de certains segments du marché, un marché très rentable. »
Le réseau social russe Vkontakte a publiquement fait une proposition d’emploi à Edward Snowden, l’ancien analyste de la NSA qui a notamment révélé les programmes PRISM et XKEYSCORE. Le fondateur du site, Pavel Durov, souhaite le faire travailler dans le domaine de la sécurité, afin de renforcer la vie privée des membres de Vkontakte. Si Edward Snowden accepte, ce serait une sacrée trajectoire professionnelle.
C’est une proposition d’emploi qui pourrait bien être un sacré pied de nez à la politique américaine en matière de renseignement, si l’intéressé l’accepte. En effet, Pavel Durov a proposé à Edward Snowden, l’ancien analyste de la NSA, de travailler pour le compte du réseau social Vkontakte, très populaire en Russie. Son rôle, s’il accepte ? Améliorer la vie privée des membres du site.
La proposition de l’homme d’affaires russe survient dans un contexte particulier. La Russie a en effet accordé à Edward Snowden un asile temporaire d’un an. La nouvelle a évidemment exaspéré les États-Unis, qui se sont déclarés « extrêmement déçus » de voir sortir libre de l’aéroport moscovite celui qui a révélé publiquement l’existence des programmes de surveillance employés par la NSA.
Edward Snowden n’a pas encore indiqué s’il comptait étudier sérieusement la proposition de Pavel Durov, qui a été évoquée par le New York Times. Et même si elle n’aboutit pas, l’offre de Pavel Durov est en tout cas une façon pour lui de médiatiser Vkontakte en Occident (l’interface du réseau social supporte l’anglais et le français, mais la visibilité du site est insignifiante face à Facebook, très présent en Europe et en Amérique).
« Nous invitons Edward à Saint-Pétersbourg (la ville où se trouve le siège social de Vkontakte, ndlr) et nous serions ravis s’il décidait de rejoindre notre équipe de programmeurs stars à Vkontakte. […] Je pense qu’Edward pourrait être intéressé d’agir en faveur de la protection des données personnelles de nos millions d’utilisateurs« , écrit Pavel Durov sur sa page personnelle.
Le récent G8 et la visite de Barack Obama à Berlin ont souligné les divisions au sein de l’Europe, qu’elle doit gommer pour exister politiquement face aux Etats-Unis, juge notre contributeur Fabien Cazenave.
Pour notre contributeur Fabien Cazenave, « il n’a jamais été question pour Barack Obama de traiter l’Europe comme un allié en tant que tel ».
REUTERS/Yves Herman
Le président des Etats-Unis a fait escale en Europe à l’occasion du G8 en Irlande du Nord et des 50 ans du discours deJohn Fitzerald Kennedyà Berlin.Barack Obamaa à cette occasion discuté du futur grand accord commercial entre l’Europe et les USA. Cette visite sur notre continent est symbolique de la perception qu’a Obama de l’Europe: un territoire où commercer mais rien de plus.
L’Europe: un continent où commercer
Barack Obama est tourné vers l’Asie. Ses premiers voyages sont pour ce continent, la Chine en tête. Si les Etats européens peuvent avoir un intérêt pour servir d’intermédiaire dans le cadre de négociations diplomatiques, ils ne sont considérés « que » comme des « Alliés ».
Au G8, Barack Obama a tenu une conférence de presse avec les représentants européens pour parler du grand accord commercial qui va être prochainement discuté. Lors de celle-ci, personne n’a parlé de la question de l’exception culturelle, ceci étant un sujet mineur et très franco-européen.
Pour le président américain, « ce partenariat transatlantique sera une priorité de [son] administration. […] Il augmentera les exportations, réduira les obstacles au commerce et à l’investissement. Dans le cadre plus large de la stratégie de croissance entre nos deux économies, il créera des centaines de milliers d’emplois des deux côtés de l’océan » explique-t-il.
Il ne s’agit donc nullement comme il était question pour la création en 1957 de la CEE(Communauté économique européenne) de la création d’une union autant fondée sur le commerce que sur des valeurs communes.
De même dans son discours à Berlin, il n’a jamais été question pour Barack Obama de traiter l’Europe comme un allié en tant que tel. Par exemple sur la question du désarmement nucléaire massif. Symboliquement, c’est en Europe, dans l’ancienne capitale divisée entre Ouest et Est qu’il souhaite tourner définitivement la page de la Guerre Froide. Mais c’est la Russie qu’il a appelé à approuver cette réduction. L’Union européenne n’existe pas en la matière alors que c’est des conséquences potentielles d’une guerre dévastatrice sur son sol dont on parle ici.
L’Europe trop divisée pour être un interlocuteur
En fait, cette approche américaine est logique. Au G8, Barack Obama a eu pour interlocuteur François Hollande, Angela Merkel, José Manuel Barroso et Herman Van Rompuy. Cela fait beaucoup pour un continent alors que la Chine ou la Russie n’envoie qu’un seul représentant.
La multiplication des interlocuteurs avait inspiré la fameuse phrase de Kissinger, « l’Europe quel numéro de téléphone? ». Parce que nous avons une vision nationale de la diplomatie, nous ne nous rendons plus compte de ce que nous imposons comme étiquette lourde et surranée à respecter pour nos partenaires.
Nous estimons normal que chacun de nos pays soit traité avec déférence. Dans la présentation du voyage d’Obama, la Maison Blanche présente Angela Merkel comme un « de nos principaux partenaires ». Au G8, le président américain est contraint dans son discours de remercier autant Barroso, Van Rompuy et Cameron présents à la conférence de presse que le « Président Hollande, la Chancelière Merkel, le Premier Ministre Letta et le Taoiseach Kenny », ainsi que « tous les autres membres de l’Union européenne« . Cela fait beaucoup de courbettes diplomatiques pour un seul interlocuteur, « l’Europe ».
Au final, certains dénoncent avec raison que « l’Europe perd de plus en plus rapidement de son influence et de son intérêt sur la scène internationale ». La visite de Barrack Obama en est le symbole: il parle d’Europe de manière générique mais doit citer tous ses interlocuteurs en particulier pour ne froisser personne…
L’Europe devient une nouvelle ligue hanséatique: unecommunauté de marchands, imposant dans sa globalité mais divisée et incapable de se comporter en acteur majeur du point de vue international.
Les services secrets russes ont annoncé avoir arrêté mardi à Moscou un agent de la CIA qui tentait de recruter un membre des services russes, un incident pour lequel l’ambassadeur des Etats-Unis a été convoqué au ministère russe des Affaires étrangères.
« L’agent de la CIA Ryan C. Fogle, travaillant sous couverture de troisième secrétaire du département politique de l’ambassade, a été interpellé dans la nuit de lundi à mardi », a annoncé le FSB (Service fédéral de sécurité, issu de l’ex-KGB), cité par les agences de presse russes.
« Ont été découverts sur lui des équipements techniques spéciaux, des instructions pour le citoyen russe qu’il voulait recruter ainsi qu’une importante somme d’argent et des objets permettant de modifier son apparence », selon la même source.
Les télévisions russes ont montré des photos de l’arrestation, l’homme étant plaqué au sol par les agents russes, les bras derrière la tête.
Sur d’autres photos on peut voir des perruques, des lunettes noires pour se déguiser ainsi qu’un vieux modèle de téléphone portable, un banal plan de Moscou et plusieurs billets de 500 euros tirés d’une enveloppe.
La télévision publique en langue anglaise RT a publié des extraits d’une lettre présentée comme adressée à l’espion russe potentiel.
« Cher ami (…) Nous sommes prêts à vous offrir 100.000 dollars et à discuter de votre expérience et d’une collaboration (…) Nous pouvons offrir jusqu’à un million de dollars par an pour une collaboration à long terme », pouvait-on lire.
L’Américain a été remis à l’ambassade après « les procédures nécessaires », a indiqué le FSB.
« Ces derniers temps, le renseignement américain a tenté à plusieurs reprises de recruter des collaborateurs des forces de l’ordre et des services secrets russes », affirme le FSB.
Le ministère russe des Affaires étrangères a aussitôt annoncé avoir « convoqué mercredi l’ambassadeur américain » à Moscou Michael McFaul.
Interrogé pour confirmer, démentir ou commenter l’incident, ce dernier a simplement répondu sur son compte Twitter : « Non ».
L’expert indépendant russe Alexandre Golts, interrogé par l’AFP, a ironisé sur les « preuves » présentées par les médias étatiques russes, tout en estimant que l’incident allait miner encore un peu plus les relations russo-américaines et « alimenter la propagande » antiaméricaine.
« J’ai du mal à imaginer des informations qui pourraient être fournies par des agents russes pour des sommes pareilles. Pour un million de dollars, on devrait enrôler un responsable du rang de vice-directeur des renseignements extérieurs russes », a-t-il dit.
Les relations russo-américaines sont au plus bas depuis le retour au Kremlin en mai 2012 pour un troisième mandat de Vladimir Poutine, lui-même ancien agent du KGB.
Confronté à une vague de manifestations fin 2011 et en 2012, l’homme fort de la Russie n’a cessé d’accuser les Etats-Unis de financer l’opposition et des ONG qui ont dénoncé des fraudes électorales.
Les ONG russes sont ces dernières semaines la cible de contrôles sans précédent après l’adoption d’une loi qui oblige celles bénéficiant d’un financement étranger et ayant « une activité politique » à se faire inscrire sur un registre d' »agents de l’étranger ».
Ce terme était employé par les autorités soviétiques dans les années 1970 et 1980 pour qualifier les dissidents, accusés d’être à la solde de l’Occident.
« Il est possible qu’on nous dise par la suite que le troisième secrétaire de l’ambassade avait rencontré des opposants russes et ainsi de suite… », a conclu M. Golts.
Le précédent scandale d’espionnage russo-américain remonte à 2010, quand dix agents « dormants » russes avaient été arrêtés aux Etats-Unis, puis expulsés vers Moscou dans un échange digne de la guerre froide.
Les Etats-Unis les avaient remis à Moscou contre quatre Russes, dont trois condamnés pour espionnage au profit des Occidentaux.
Les scientifiques russes prédisent l’arrivée d’une nouvelle mini-ère glaciale en 2014. La thèse du réchauffement climatique n’est qu’un stratagème marketing, disent-ils. […] suite sur la Voix de la Russie
Désespéré par la corruption endémique sévissant en Russie, un homme d’affaires s’est suicidé en plein centre de Saint-Pétersbourg. Grigori Khibovski était directeur d’une société spécialisée dans les travaux publics. Il avait 55 ans.