Jim Rogers : «La faillite de la Deutsche Bank va faire s’effondrer le système financier mondial»

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La raison pour laquelle les Etats-Unis veulent obtenir 14 milliards de dollars de pénalités de la banque allemande ? Ils sont très endettés. Et ils tenteront d’agir ainsi partout où ils le peuvent, selon l’investisseur Jim Rogers.

RT : Tout d’abord, pourquoi les Etats-Unis imposent-ils de telles pénalités ?

Jim Rogers (J. R.) : La raison principale est que les Etats-Unis sont gravement endettés. Ils ont un déficit gigantesque – ils ont désespérément besoin d’argent. Ils essaieront de l’obtenir partout où ils le peuvent. Je ne peux pas imaginer que la Deutsche Bank soit redevable de 14 milliards de dollars, mais je ne suis pas impliqué.

RT : La banque a dit qu’elle ne paierait rien de la somme voulue par les Etats-Unis – comment tout cela va-t-il se régler ?

J. R. : Soit la Deutsche Bank fera faillite, ce qui fera s’effondrer le système financier mondial, soit ils essaieront de parvenir à un compromis sur un chiffre moindre. Si la Deutsche Bank doit payer 14 milliards de dollars… vous devriez être très inquiets quoi qu’il arrive, mais surtout s’ils doivent payer 14 milliards de dollars.

Ça sera la fin si la Deutsche Bank échoue

RT : A quel point la principale banque allemande est-elle désespérée ? A-t-elle une chance de survivre sans plan de sauvetage ?

J. R. : Si vous regardez son bilan, vous verrez qu’elle a une dette prodigieuse, dans son bilan aussi bien qu’hors bilan […]. Elle va probablement survivre en recevant de l’aide, sinon nous aurons tous un problème énorme pendant les deux prochaines années. Comme je vous ai déjà dit, il faut être très inquiets. Le monde occidental, le monde entier va affronter beaucoup de problèmes au cours des deux années à venir. Il faut s’inquiéter !

RT: En août, les Etats-Unis étaient furieux de la décision de l’UE de demander des milliards d’euros à Apple en impôts rétroactifs. Certains considèrent le récent scandale autour de la Deutsche Bank comme une vengeance de Washington. Quelle est votre opinion ?

J. R. : Il est vrai que ces gouvernements ont ce petit jeu – ce qui n’est bon pour personne. Mais ils le font. Vous donnez du pouvoir aux bureaucrates – ils le prennent et s’enfuient. Le pouvoir corrompt, c’est ainsi depuis des centaines d’années.

L’Allemagne a dit à tout le monde de ne pas renflouer les banques, mais si elle doit renflouer subitement ses banques, les hommes politiques auront le champ libre

RT : Si la Deutsche Bank échoue, que cela signifiera-t-il pour l’UE et la finance en général ?

J. R. : L’UE se désagrégera donc, parce que l’Allemagne ne pourra plus la soutenir, ne voudra pas la soutenir. Beaucoup d’autres personnes essaieront de renflouer ; plusieurs banques en Europe ont des problèmes. Et ça sera la fin si la Deutsche Bank échoue. En 1931, quand une des plus grandes banques d’Europe a échoué, cela a mené à une grande dépression et finalement à la Seconde Guerre mondiale. Il faut s’inquiéter !

L’Allemagne a dit à tout le monde de ne pas renflouer les banques, mais si elle doit renflouer subitement ses banques, les autres pays seront furieux et les hommes politiques auront le champ libre.

 

Source : RT

 

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Grèce : après la limitation des retraits, l’émission de CB à explosé

La massification du paiement par carte permettra de mieux évaluer les flux monétaires dans le pays.

Après la fermeture des banques et la limitation des retraits à 60€ par jour et par personne, l’émission de cartes bancaires à explosé pour atteindre un million en juillet.

La Grèce est le pays de l’Union Européenne où le paiement par carte bancaire est le moins élevé : 7 transactions en 2013 par personne contre 136 en France. Contraints d’avoir une carte pour effectuer leurs achats, cette crise bancaire risque fortement de changer les habitudes de paiements des Grecs.

C’est une étape supplémentaire dans le processus de suppression de l’argent liquide, et nous rapproche de la dictature totale, celle des banques

GB: les banques doivent rembourser jusqu’à 1,3 mrd GBP pour ventes abusives

Londres (awp/afp) – L’Autorité de conduite financière (FCA) britannique a annoncé jeudi que des banques allaient devoir rembourser jusqu’à 1,3 milliard de livres (1,5 milliard d’euros) à leurs clients pour des ventes abusives de protection de cartes de crédit.

Cette annonce, qui intervient après une longue série de scandales ayant touché la City, concerne la société Card Protection Plan Limited (CPP) et treize banques dont Barclays, HSBC, Royal Bank of Scotland (RBS) et une filiale de Lloyds Banking Group (LBG).

Sept millions de clients, qui ont au total acheté ou renouvelé 23 millions de polices d’assurance, sont concernés.

Ils avaient acheté des produits de protection de leurs cartes de crédit ou contre le vol de documents d’identité.

« Les clients recevaient des informations trompeuses ou manquant de clarté sur les polices afin de les inciter à acheter des protections qui soit n’étaient pas nécessaires soit couvraient des risques qui avaient été exagérés », a expliqué la FCA.

Les grandes banques et les sociétés émettrices de cartes de crédit avaient incité des millions de leurs clients à acheter les produits de la société CPP.

« Un grand nombre de sociétés se sont regroupées volontairement pour créer un plan de remboursement qui offrira une solution juste aux clients. Cet type d’approche collaborative et responsable constitue un bon exemple de la manière dont ces groupes prennent de plus en plus leur responsabilités pour aider à reconstruire la confiance, pas à pas », a affirmé Martin Wheatley, le directeur général de la FCA.

Les banques britanniques ont été impliquées dans une série de scandales, dont celui de la manipulation des taux interbancaires Libor et Euribor ou celui des ventes forcées d’assurances-crédit PPI, qui les ont obligées à prendre des milliards de livres de provisions.

(AWP / 22.08.2013 09h20)

Source : Romandie

Votre compte était à découvert ? Faites payer votre banque !

Le clavier d’un distributeur de billets (William Grootonk/Flickr/CC)

Récemment voté à l’Assemblée nationale, le plafonnement des commissions d’intervention en cas de découvert sur son compte en banque a été globalement bien accueilli. Dans son récent article sur ces commissions, la riveraine et banquière Berengere1981 salue ainsi une « mesure juste ».

Je ne partage pas son opinion : ces commissions sont le plus souvent prélevées de façon abusive par les banques. D’ailleurs, si votre banque vous a prélevé ces sommes – que la nouvelle loi plafonne à 8 euros par intervention et 80 euros par mois –, vous pouvez assez facilement obtenir un remboursement.

Une somme facturée en plus des agios

LA DÉFINITION OFFICIELLE

Selon la Fédération bancaire française (FBF), la commission d’intervention couvre les coûts humains et matériels de l’analyse par la banque d’un compte dès lors qu’une opération entraîne une irrégularité de son fonctionnement. Ce qui inclut les opérations portant son solde au-delà de son autorisation de découvert.

Cette intervention permet de déterminer s’il faut accepter ou rejeter l’opération. Elle participe à la confiance générale dans les moyens de paiement et à leur équilibre économique.

La commission d’intervention est prélevée par la banque lorsqu’une opération débitrice (retrait, prélèvement, chèque…) se présente alors que vous êtes au-delà de votre découvert autorisé.

Elle vient s’ajouter aux agios, qui eux dépendent du montant et de la durée du découvert.

Cette commission rémunère l’intervention d’un conseiller, qui va examiner la situation de votre compte et décider d’accepter ou de refuser un paiement.

Ce traitement au cas par cas permet à votre conseiller de tenir compte de votre situation.

Il peut décider d’honorer un prélèvement malgré le dépassement de votre découvert autorisé, vous évitant ainsi des frais de rejet et d’autres problèmes avec votre prestataire. Mais si vous tirez trop sur la corde, votre conseiller peut décider de ne plus valider vos paiements.

Pas d« intervention » quand on paie par carte

Voilà pour l’idée de base qui est plutôt bonne, un peu de souplesse vaut mieux qu’un rejet automatique, même si on peut se demander si un tel service coûte réellement 8 euros par opération.

Mais la vraie entourloupe est ailleurs : les banques prélèvent aussi cette commission sur les paiements et retraits effectués par carte bancaire. Or ces derniers sont automatiques et irrévocables, aucun humain n’intervient pour valider ou refuser le paiement.

Conclusion : si on vous a facturé dans ces conditions, votre banque vous a fait payé un service qu’elle ne vous a pas fourni. Je laisse le soin aux juristes de mettre un nom sur cette pratique.

Avec l’avènement de la carte bancaire, les frais liés aux découverts sont ainsi devenus une poule aux œufs d’or pour les banques, les commissions décrites ici s’ajoutant aux agios, qui représentent 15% et 20% d’intérêt sur les sommes concernées.

D’après le ministère de l’Economie, les commissions seules représenteraient deux à trois milliards d’euros par an. Sachant que 40% des transactions en France sont réalisées par carte bancaire, on peut imaginer le montant du pactole indûment engrangé.

Des sommes importantes étant en jeu, on comprend mieux pourquoi les députés ne sont pas allés au fond du problème en votant l’interdiction pure et simple de ces commissions.

Pourtant, ces deux à trois milliards d’euros ne seraient-ils pas plus utiles si ils étaient dépensés dans l’économie par les Français ? Ne serait-ce pas un bon moyen de leur redonner du pouvoir d’achat ?

Suivez mon mode d’emploi pour vous faire rembourser des commissions d’intervention

En attendant les « class actions » à la françaises, qui permettraient à l’ensemble des consommateurs lésés de mener un recours judiciaire commun, chacun peut réclamer le remboursement de ces commissions à sa banque.

Vous pouvez d’abord lui faire part de votre étonnement à votre conseiller concernant la facturation de commissions « d’intervention » alors que personne n’est « intervenu ». Mais les pouvoirs de ce dernier étant limités, vous obtiendrez rarement satisfaction.

La solution la plus rapide est d’envoyer directement un recommandé à votre directeur d’agence ou au service client au siège de votre banque. Dans ce recommandé, vous détaillerez les sommes qui vous ont été prélevées et en demanderez la justification et le remboursement.

La banque devrait vous répondre, dans des termes difficilement compréhensibles, que les commissions sont justifiées mais qu’elle consent à vous faire un « geste commercial » – souvent entre 10% et 50% des sommes prélevées.

Ne faites pas de mauvais esprit, la banque n’essaye pas de vous faire taire : elle vous fait cette fleur « eu égard de vos excellentes relations commerciales ».

Refusez le « geste commercial » proposé

Une fois ce courrier reçu, vous êtes paré pour la deuxième étape.

Vous pouvez informer votre banque que malgré son geste, vous n’êtes satisfait ni par ses réponses, ni par le montant du « geste commercial », et que vous allez en référer au juge de proximité du tribunal d’instance le plus proche de chez vous (c’est lui qui est compétent pour les litiges portant sur des sommes inférieures à 4 000 euros).

Votre banque ne prêtera pas vraiment attention à ces menaces de tribunal. Ses employés en reçoivent des centaines tous les jours.

Mais vous pouvez maintenant préparer votre dossier pour le juge de proximité. Sur papier libre et sans oublier les mentions obligatoires que vous trouverez sur le site du service public, préparez :

  • un récapitulatif rapide de votre relation avec votre banque ;
  • la liste des commissions d’intervention concernées ;
  • un résumé de vos démarches auprès de la banque (le recommandé précédent) ;
  • la réponse de la banque, qui ne justifie pas en quoi ces commissions seraient effectivement la rémunération d’un service ;
  • tous vos relevés de compte comportant des commissions d’intervention, ou bien le relevé de frais annuel ;
  • une demande de condamnation de la banque au remboursement de l’intégralité des commissions, ainsi qu’à des dommages et intérêts pour préjudice moral à hauteur du montant des commissions ;
  • un timbre fiscal de 35 euros à coller sur votre déclaration.

Déposez votre dossier en autant d’exemplaires que le greffier vous demandera au tribunal d’instance compétent. Bravo !

Le tribunal va en transmettre une copie à votre banque. Il ne vous reste plus qu’à attendre.

Vous êtes maintenant en position de force

Rares sont les banques qui osent aller au tribunal pour ce genre de dossiers indéfendables. Et quand elles y vont, elles perdent.

Vous allez donc probablement recevoir un coup de fil du service client/juridique/contentieux de votre banque, qui va vous proposer le remboursement de vos commissions.

Vous êtes maintenant en position de force : votre banque ne souhaite vraiment pas aller au tribunal, la date de l’audience approche et c’est désormais vous qui fixez les conditions.

Combien demander ? Une base raisonnable, c’est la somme que vous réclamiez au tribunal (le remboursement plus les dommages et intérêts).

Cependant, il ne faut pas oublier de rémunérer certaines clauses qui vont être ajoutés dans le règlement amiable négocié entre vous et votre banque.

Elle vous demande de clôturer votre compte à l’issue du règlement du litige ? Ou souhaite que l’accord ait un caractère confidentiel ? Ces clauses doivent être rémunérées : vous avez été victime d’une facturation abusive, il ne vous appartient pas d’en supporter les conséquences. Un changement de banque entraîne des désagréments et vous oblige à faire des démarches.

Libre à vous de déterminer le « prix » de chaque clause qui vous est proposée.

Une fois négociés les clauses de l’accord et le montant qui vous sera versé, ne vous reste plus qu’à signer le protocole d’accord et attendre le chèque.

Source : Rue 89

La faillite de Detroit menace le groupe Dexia

La faillite de la ville américaine de Detroit pourrait avoir un gros coût pour le groupe Dexia. Le groupe belgo-français possède dans son portefeuille certaines créances détenues par Detroit, pour un montant qui pourrait atteindre 100 millions d’euros.

La ville de Detroit en faillite: «Impossible en Belgique»

28% des français sont à découvert chaque mois !

Plus de 60% des Français déclarent un compte bancaire dans le rouge au moins une fois par an, quand 28% sont à découvert chaque mois. La loi bancaire, qui sera adoptée jeudi, devrait mieux encadrer les frais imposés par les banques dans ce genre de situation.

Les Français ont du mal à boucler leur fin de mois. C’est ce que vient confirmer une étude du comparateur en ligne de frais bancaires Panorabanques.com, dévoilée ce lundi. D’après cette dernière, 65% des personnes interrogées déclarent un dépassement de leur découvert autorisé au moins une fois par an. Ils sont 28% à faire état d’un dépassement chaque mois. Un tiers des sondés seulement affirme ne jamais être dans le rouge.

D’après cette étude, les dépassements concernent surtout les Français les plus modestes, dont les revenus nets mensuels n’atteignent pas les 1500 euros. Dans cette catégorie, une personne interrogée sur trois avoue dépasser le découvert imposé par son banquier. À l’inverse, chez les Français gagnant plus de 3000 euros par mois, seule une sur huit franchit la limite. À noter que les femmes sont 32% à dépasser leur limite autorisée tous les mois, contre 24% des hommes.

Mieux encadrer les frais

Pour les habitués du dépassement de plafond, les frais peuvent parfois atteindre des sommets. Pour ceux qui sont dans le rouge chaque mois, le surcoût dépasse généralement les 240 euros par an, soit plus de 20 euros par mois, selon l’étude. Ces frais sont multiples, rappelle Panorabanques.com: commissions d’intervention (appliquée lorsque des opérations de paiement sont effectuées sur un compte dont le découvert est dépassé), facturation de la lettre informant le client de sa situation de dépassement non autorisé et surtout agios (taux d’intérêt appliqué au découvert). Tous ces frais varient fortement d’un réseau à l’autre. Globalement, «les Français en dépassement de leur limite autorisée une fois par mois ou plus ont des frais bancaires annuels près de trois fois supérieurs aux Français jamais en dépassement», ajoute l’enquête.

C’est dans le but de lutter contre les abus que le projet de loi bancaire, qui sera définitivement adopté jeudi, va instaurer un double plafonnement des frais de commission d’intervention. Le Parisien assure que pour le grand public, le coût sera limité à 8 euros par acte dans la limite de 80 euros par mois. Pour les Français les plus modestes, les frais seront abaissés à 4 euros par intervention pour un montant maximum de 20 euros par mois. Jusqu’ici, les prélèvements moyens par opération étaient compris entre 8 et 12 euros par acte et le plafond moyen fixé à 163 euros par mois. Pour les plus fragiles, les banques fixaient un plafond de 33,14 euros par mois. Les députés espéraient la mise en place d’un plafond unique mais une commission mixte paritaire a validé le double plafonnement défendu par les sénateurs et qui devrait être définitif. Fin juin, le ministre de l’Économie, Pierre Moscovici, avait en ce sens fait savoir que la gestion du double plafond était «préférable» au plafond unique.

 

Source : Le Figaro

Ils détestent les banquiers, combattent les abus bancaires et manifestent à la Défense

 

Depuis le 6 mai 2012, Bruno Boulefkhad siégeait tous les jours ouvrables devant la Société Général de Lons-le-Saunier de l’agence pour dénoncer les abus bancaires dont il à été victime mettant à mort son entreprise.

Pour le jour d’anniversaire, le 6 mai 2013, Burno Boulefkhad décide d’aller manifester directement au 29 Boulevard Haussmann, au siège de l’entreprise à Paris.

Ce samedi 18 mai 2013, sur l’esplanade de la Défense, une manifestation en soutient à Bruno Boulefkhad avait lieu.

Le vendredi 24 mai entre 12 h et 17h30, devant le siège de la Société Général au 29 Boulevard Haussmann, aura lieu une nouvelle manifestation de soutient. VENEZ NOMBREUX muni d’un gilet jaune !

 

15% : c’est la proportion d’agences bancaires qui ne sont plus rentables, en France

Christine Lejoux sur La Tribune | 06/05/2013, 17:51 – 461 mots

La France compte aujourd'hui près de 600 agences bancaires par million d'habitants, contre une moyenne de 450 seulement, dans le reste de l'Europe.Copyright Reuters

La France compte aujourd’hui près de 600 agences bancaires par million d’habitants, contre une moyenne de 450 seulement, dans le reste de l’Europe.Copyright Reuters

 

L’enjeu est de taille, un réseau d’agences représentant en moyenne 60% des coûts d’une banque de détail, selon le cabinet Score Advisor.
Voilà un chiffre difficile à « entendre » pour les salariés des banques françaises, dont près des trois quarts travaillent dans les réseaux : 15% des quelque 38.000 agences bancaires de France ne seraient plus rentables, selon une récente étude du cabinet de consultants Score Advisor. Les patrons des banques en conviennent eux-mêmes. Près de 90% d’entre eux estiment que les revenus des agences ne couvriront plus la totalité de leurs charges opérationnelles, dans les prochaines années, d’après un rapport publié en décembre par l’Efma, une association chargée de promouvoir l’innovation dans la banque commerciale. L’enjeu est de taille pour les établissements bancaires français, un réseau d’agences représentant en moyenne 60% des coûts d‘une banque de détail, selon Score Advisor.

600 agences pour 1 million d’habitants

Si, après des années de stabilité, la rentabilité des agences s’effrite, c’est en raison de « l’effet ciseau » que représentent, d’un côté, la densité du réseau bancaire et, de l’autre, la baisse de sa fréquentation. « Au début des années 2000, la plupart des banques françaises ont ouvert un nombre conséquent de nouvelles agences. L’échec des premiers « pure players » de la banque en ligne renforçait alors l’idée que les agences étaient le fer de lance de l’action commerciale des banques », rappelle Score Advisor. Résultat, la France compte aujourd’hui près de 600 agences bancaires par million d’habitants, contre une moyenne de 450 seulement, dans le reste de l’Europe.

Plus de personnel que de clients dans les agences

Le problème, c’est qu’à partir de 2006, les canaux alternatifs de distribution de services financiers, à commencer par Internet, ont enfin pris leur essor, cannibalisant en partie l’offre des agences physiques. Conséquence, celles-ci voient leur fréquentation baisser de 5% à 7% par an, selon le cabinet de conseil Roland Berger. « Dans le centre des grandes agglomérations, près des deux tiers des clients se rendent désormais moins d’une fois par mois dans leur agence », précise Score Advisor. Si bien que, plusieurs après-midis par semaine, 60% des agences se situent en dessous du seuil de cinq visiteurs simultanés, « à partir duquel on compte moins de clients dans l’agence que de personnel », poursuit Score Advisor.

Spécialiser les agences

De quoi donner du crédit au rapport de l’Efma, selon lequel les agences ne devraient plus peser que 83% dans le PNB (produit net bancaire) des banques françaises, d’ici à 2020, contre 93% en 2012. La contribution de la banque directeétant appelée à passer, elle, de 6% à 15%, dans le même temps. Pour autant, « les plus grandes banques n’envisagent des fermetures d’agences que de manière très modérée », nuance Score Advisor. L’idée étant plutôt de relocaliser les agences dans les zones géographiques les plus porteuses, et de leur affecter des spécialités, comme le financement immobilier ou le crédit automobile.

Crédit Agricole – Le bon sens a (avait) de l’avenir

Suite de notre série sur les mégabanques françaises, avec le Crédit Agricole faisant suite à BNP Paribas. Le billet sera plus court, au vu du manque flagrant de transparence et de professionnalisme dans la communication des informations du Crédit Agricole (un conseil s’ils me lisent : prenez exemple sur BNP Paribas !)

Commençons classiquement par l’évolution du bilan (rappel : dans la plupart des graphiques, il s’agit bien d’euros constants 2012, donc correction faire de l’inflation) :

“Déesse croissance”, acquise à coups de produits dérivés et de rachat de banques grecques, miam miam…

On utilise dans la secteur bancaire la notion de PNB = Produit Net Bancaire, c’est une sorte de Chiffre d’Affaires. Voici donc le compte de résultat :

Succès impressionnant au niveau de la rentabilité (ROE = Return On Equity = Résultat Net / Capitaux propres) :

Encore un franc succès du brillant “modèle de Banque universelle”…

Le montant brut des profits laisse rêveur : x 8 en 10 ans en euros constants…. Avant un léger rééquilibrage…

Cela ne vous rappelle rien ?

Voici le détail pour la BFI (Banque de Financement et d’Investissement, qui mélange la partie banque commerciale pour les entreprises et la Banque de marché “casino”) :

Observons enfin l’évolution du montant notionnel des produits dérivés (qui sont l’engagement brut de la banque sur ces produits, heureusement compensé en grande partie) :

16 000 milliards d’euros : non, non, il n’y a aucune erreur…

 

Je vous propose aujourd’hui (maintenant) de mieux comprendre de quoi est constitué un bilan bancaire, en analysant les (tristes) comptes 2012 du Crédit Agricole SA – dont les pertes de sa filiale grecque ainsi que les dépréciations de ses autres acquisitions ont entraîné une perte de 6 Md€ à sa holding SA.

On observe qu’il y a beaucoup de lignes, certaines de 572 milliards, d’autres de 4. On va donc regrouper pour en garder que les plus importantes. Voici la synthèse :

L’actif (ce que “possède” la banques) se compose de 6 éléments principaux :

  • 1 et 2 représentent les prêts que la banque a accordés, aux clients et à d’autres banques ;
  • 3 représente les actifs que la banque possède à court terme (elle est intermédiaire dans les marchés spéculatifs)
  • 4 représente les actifs que la banque possède à plus long terme (en particulier comme placement des assurances vendues par le groupe)
  • 5 représente le solde
  • 6 représente les écarts d’acquisition. Poste important, dans lequel on loge les surcoûts d’acquisition. Quand la banque achète une filiale en Grèce qui vaut “objectivement” 7 milliards, mais qu’elle paie 8 milliards  elle comptabilise en participation 7 et 1 dans les écarts d’acquisition. Bon, quand la filiale s’avère plus tard ne valoir que 0 en fait , il faut diminuer les 2 postes…

Voici le passif (ce que “doit” la banque + ses fonds propres  [qu’elle doit à terme aux actionnaires] ) :

On a 6 postes de dette :

  • 1 représente les dépôts des clients (la banque vous les doit, évidemment) ;
  • 2 représente les emprunts que la banque a effectués, auprès d’autres banques (sa situation nette est donc prêteuse de 386-161 = 225 milliards) ;
  • 3 représente les passifs que la banque possède à court terme (elle est intermédiaire dans les marchés spéculatifs) ;
  • 4 représente les obligations que la banque a émises pour se financer ;
  • 5 représente les sommes dues aux assurés (assurance vie…) ;
  • 6 représente le solde

et 2 de capitaux propres, avec le résultat de l’année et la valeur des fonds propres avant leur imputation.

Cela donne ce schéma en synthèse :

On observe que le Crédit Agricole recueille nettement plus de dépôts que ce qu’il effectue comme prêts. Il est donc en mesure de prêter de l’argent aux autres banques.

En rouge figurent donc les activités de marché. Avec plus de 600 Md€, le total justifie qu’on demande leur éloignement sanitaire d’urgence – de lourdes pertes pouvant mettre en danger les dépôts.

Maintenant que nous avons une meilleure vision, nous allons observer l’évolution du bilan en 2012. Elle est assez… surréaliste !

Rappelons avant que l’exercice se solde par une magnifique perte historique de 6,5 Md€ (les chiffres négatifs sont entre parenthèses) :

3,4 Md€ de pertes proviennent de réajustement d’écarts d’acquisition (actant que ces achats ont été de mauvaises affaires en fait) et 4 Md€ proviennent en particulier de pertes de la filiale grecque Emporiki, vendue en 2012.

Voici ce qu’on peut dire sur l’évolution de l’actif durant cette année noire :

On note :

  • que les prêts à l’économie sont en baisse de -70 Md€ (en raison entre autres de la vente de la filiale grecque) et ne représentent plus que 18 % du bilan ;
  • qu’en revanche, tout va bien pour la spéculation : + 130 Md€ !
  • l’impact du réajustement des écarts d’acquisition. Il en reste pour encore 14 Md€ cependant (dont 2 à l’international et 2 dans les activités de marchés – rien n’a changé pour la banque de détail en France  où la situation est évidemment brillante…).


Voici pour le passif :

On note :

  • que les dépôts fondent de 42 Md€ (vente de filiales)
  • que les passifs spéculatifs augmentent de 133 Md€ ;
  • la perte de 6,5 Md€ impactant les fonds propres ;
  • que, du coup, les fonds propres au bilan ne représentent plus que 45 Md€ pour 1 842 Md€ de bilan, soit un magnifique 2,5 % ! Record battu parmi les 28 banques systémiques mondiales…

Précisions enfin que le montant des engagements bruts sur produits dérivés :

atteignent désormais la bagatelle de 15 550 milliards d’euros (pas d’erreur, mais une grande partie se compense – quand tout va bien…), et ont à peine baissé sur la période.

Bref, encore un beau succès du “modèle de banque universelle” !

Pour continuer, nous réaliserons dans un prochain billet une synthèse de la situation de nos mégabanques

 

Source : Olivier Berruyer sur les-crises (1 et 2)

 

Saisies immobilières abusives : l’Etat de New York poursuit deux banques

Source : Le Monde.fr avec AFP | 06.05.2013 à 22h56 • Mis à jour le 06.05.2013 à 23h00

L’Etat de New York va poursuivre les banques Wells Fargo et Bank of America pour avoir maintenu des procédures de saisies immobilières abusives, malgré les engagements pris auprès des autorités fédérales l’an dernier.

En février 2012, cinq des plus grandes banques américaines avaient accepté un accord amiable de quelque 25 milliards de dollars, sous forme d’allègement de prêts ou d’indemnisation de propriétaires aux logements indûment saisis, entre autres mesures, pour mettre fin aux poursuites du gouvernement fédéral et de 49 Etats qui les accusaient de saisies immobilières abusives.

Aux côtés de Bank of America et Wells Fargo« les deux principaux prêteurs immobiliers de l’Etat de New York », JPMorgan Chase, Citigroup et Ally Financialétaient notamment accusées d’avoir saisi des logements alors que les dossiers comportaient des documents signés automatiquement (« robot-signing ») ou validés sans la présence obligatoire de notaires.

L’affaire des saisies immobilières douteuses avait fait scandale à partir de l’automne 2010 dans une Amérique à peine sortie de la crise financière la plus dure depuis les années 1930 et durant laquelle des millions de personnes ont été expulsées de leur logement pour ne pas avoir été en mesure de rembourser leurs prêts.

 DÉLAIS ABUSIFS

Dans un communiqué lundi, le bureau du ministre de la justice, Eric Schneiderman, indique que Wells Fargo et Bank of America ont enfreint « de façon répétitive » des normes qu’elles s’étaient alors engagées à respecter pour procéder à des saisies. Il a notamment « relevé 339 violations (…) depuis d’octobre ».

Wells Fargo et Bank of America, qui se sont refusées à tout commentaire lundi, sont notamment accusées de ne pas avoir respecté les durées sous lesquelles elles sont tenues de proposer des modifications de prêts aux emprunteurs immobiliers en difficulté.

« Plus les allègements de prêts sont retardés, plus les propriétaires accumulent les arriérés de paiement », les pénalités et autres frais, ce qui accélère la perte de leur logement, précise le communiqué. « La crise des saisies immobilières à New Yorkdure depuis 5 ans et est loin d’être terminée », avec parfois « 10 logements en procédures de saisie dans un même pâté de maison, ce qui détruit des communautés tout entières », a déploré Megan Faux, une responsable desservices légaux de la ville de New York, lors d’une conférence de presse aux côtés d’Eric Schneiderman.

« REFUS DE MODIFIER LES PRÊTS »

Malgré l’accord de l’an dernier, « peu a changé pour les propriétaires immobiliers dans les pratiques du traitement des prêts immobiliers » en arriéré ou défaut de paiement, a-t-elle ajouté, accusant les banques de « retarder de façon routinière » le traitement des dossiers, « de refuser de modifier les prêts », voire de perdre les documents.

Le communiqué donne l’exemple d’un couple âgé de « près de 70 ans », Joyce etAlton Harden, qui habite le quartier pauvre de Rockaways à New York depuis 35 ans « et essaye de négocier avec Wells Fargo une modification de prêt depuis trois ans ».

Après une série de coups du sort, notamment un grave accident du travail pour M. Harden et des dégâts sur leur logement après l’ouragan Sandy qui a frappé New York en octobre dernier, leur logement a été saisi. Une ultime demande de modification de prêt soumise début mars n’a reçu une réponse que début mai alors que les banques sont tenues de répondre sous trente jours.

Selon le Wall Street Journal, Bank of America aurait par ailleurs passé un accord amiable de 1,7 milliard de dollars avec le rehausseur de crédit MBIA pour solder un contentieux sur des titres adossés à des emprunts hypothécaires, litige issu de la crise