Les « parts sociales » des banques coopératives sont-elles un (bon) placement ?

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Depuis quelques temps, les parts sociales des banques coopératives sont proposées à la vente en tant que placement financier. C’est une opération contre-nature menée dans l’urgence pour faire face aux considérables pertes financières. Il faut augmenter les fonds propres pour respecter les ratios de garantie et c’était la seule solution.

Les sociétés anonymes appartiennent à des actionnaires qui possèdent des actions. C’est le cas des banques commerciales. Ce sont des sociétés de capitaux.
Les sociétés coopératives appartiennent à des sociétaires qui détiennent une ou des parts sociales. C’est le cas des banques dites « mutualistes ». Ce sont des sociétés de personnes.

Dans une société anonyme, plus on a d’actions, plus on a de pouvoir. Avoir la moitié des actions plus une, c’est avoir le pouvoir de décision, la capacité de gérer l’entreprise. Avoir le 1/3 des actions c’est avoir une minorité de blocage et donc, déjà, un réel pouvoir. En pratique, dans une grosse structure, il suffit d’être « le plus gros » pour diriger. D’être majoritaire ou dans un pacte majoritaire.

Si la gestion se révèle très performante, avoir beaucoup d’actions c’est devenir riche. La valeur de chaque action augmente, éventuellement grimpe en flèche, et les dividendes pleuvent. Jackpot.
C’est une logique : bien gérer pour gagner beaucoup. Un capitalisme vertueux.

Dans une société coopérative, il suffit d’avoir une part sociale pour avoir le même pouvoir que chacun des autres associés. C’est la logique « un homme, une voix ».
Les buts de l’entreprise son cadrés par l’article 1 de la loi fondamentale du 10 septembre 1947. Et éclairés par la charte de l’A.C.I. (Alliance Coopérative Internationale).
La finalité est celle du service maximum pour le coût minimum. Dépenser moins pour vivre mieux et vivre « citoyen » : la société coopérative ne cherche pas le profit. La notion de profit lui est même antagoniste.

Les parts sociales font de leur détenteur un co-propriétaire de l’entreprise avec le droit et le devoir de participer à sa gestion dans l’intérêt de tous. Pour que chacun profite de façon égalitaire, de l’activité, conformément au barème voté qui s’applique à tous.

Telle est la logique des banques coopératives et c’est en cela qu’elles constituent une solution alternative par rapport aux banques commerciales.

Dans une banque coopérative, le but est de vendre le minimum de « produits » aux clients-sociétaires. Et surtout pas des choses inutiles ou à l’intérêt illusoire. Et toujours au moindre coût. Intéresser les salariés à la vente est, dans ce contexte, une perversion.

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Les parts sociales sont essentielles pour la coopérative puisqu’elles permettent de constituer un capital social. Ainsi les sociétaires, à travers leur entreprise coopérative, ont les moyens d’agir.

Mais les parts sociales sont une mauvaise affaire pour qui cherche un placement profitable. Forcément une mauvaise affaire…

Elles ne sont pas négociables et ne vaudront jamais plus que leur valeur nominale : en période d’inflation, elles « fondent au soleil ».

Elles ne sont pas « liquides » : leur remboursement est soumis à conditions et, si elles sont finalement rachetées par la coopérative, après accord du conseil d’administration, leur règlement peut, selon les cas, attendre jusqu’à cinq ans. Seul ¼ du capital social est remboursable, le reste est définitivement bloqué. Le remboursement des parts, s’il est possible, ne peut s’effectuer que dans cette fourchette.

Elles ont vocation à supporter les pertes de la coopérative : elles ne vaudront jamais plus que leur prix d’émission mais peuvent ne plus rien valoir. Pire (ou mieux) : en fonction des statuts, le propriétaire d’une parts sociale peut être engagé à hauteur de 2 à 5 fois la valeur de cette part (20 fois dans certains cas).
En cas de faillite, il devra alors abonder – trouver l’argent pour combler le trou – pour plusieurs fois le montant de son « placement » et il est vérifié que l’acheteur de parts sociales a rarement connaissance des statuts.

Enfin, les parts sociales ne sont pas un bon placement pour une raison simple et évidente : elles peuvent ne comporter aucune rémunération. Rien ne peut être garanti.

C’est dans la logique de leur existence et il n’y a rien à redire : faire l’acquisition de parts sociales est un acte militant.

La rémunération dépend d’abord, bien entendu, des résultats de la société. Ensuite, elle est décidée par l’Assemblée Générale mais, dans tous les cas, plafonnée par l’article 14 de la loi du 10 septembre 1947 portant statut de la coopération, jamais supérieure au taux moyen de rendement des obligations des sociétés privées (TMO).

En clair, la rémunération des parts sociales peut être nulle ou faible mais n’est jamais très élevée. Elle n’est envisagée qu’après augmentation des réserves impartageables et distribution (alors partielle) des excédents.

L’utilité des parts sociales, c’est de donner accès au fonctionnement de l’entreprise et donc à la redistribution des excédents, toujours prioritaire.
La redistribution est proportionnelle, pour chacun, à la hauteur de son activité avec la caisse, c’est une « ristourne », un retour. Pour en bénéficier, il suffit de détenir une part sociale, inutile d’en avoir un stock. La redistribution des excédents rend le profit à ceux qui l’ont généré et évite toute spéculation.

Prenons l’exemple du Crédit Agricole Mutuel : les parts sociales d’une caisse locale viennent en garantie des pertes éventuelles de la caisse régionale, qui est une filiale des caisses locales. Et les caisses régionales sont liées entre elles par un pacte de garantie. C’est ainsi qu’elles ont pris en charge les pertes de la caisse corse de Crédit Agricole Mutuel lors d’une incroyable escroquerie (toujours pas jugée, l’instruction est en cours depuis 20 ans).

Les caisses régionales de Crédit Agricole Mutuel sont par ailleurs propriétaires de 54% de Casa, la société cotée en bourse (appelée « véhicule coté » …). Elles sont en première lignes pour éponger les pertes, par exemple en Grèce. En cas de sortie de l’Euro de ce pays, les pertes seront immenses et les parts sociales des caisses locales serviront à boucher les trous. Les parts sociales risquent de ne plus être remboursables. Au passage, il faut signaler que l’idée même de mélanger la logique d’une coopérative et celle du CAC 40 est une aberration. On ne peut plus parler des valeurs !

L’idée de « vendre de la part sociale » vient de loin. Il y a trente ans, j’avais mené une très longue enquête sur la CFCMO et FONDEV. Un incroyable polar, j’y reviendrai.

Actuellement, la commercialisation (!) des parts sociales dans les banques coopératives (comme celle des actions Natixis il y a quelques années) s’apparente à de la « vente forcée ». Il y a le feu et il faut faire grossir le capital social dans l’urgence. Ceci pour pouvoir invoquer « les particularités du modèle français », garantie de la solidité invoquée de notre réalité bancaire nationale et seule justification à la captation. Un peu court. Faut-il parler d’arnaque ? Pour le moins de flou et de manque d’information, d’ambiguité.

 

Source : MediaPart |08 juin 2012 |  Par Patrick Le Cellier

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L’Etat prêt à se séparer de nouveaux bijoux de famille

Lors du Conseil des ministres, Pierre Moscovici, le ministre de l’Economie et Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif ont fait une intervention commune qui définit la nouvelle doctrine de l’Etat actionnaire.

Il y a quelques semaines, l'Etat s'était déjà séparé de 3,12% du groupe Safran (c) Reuters

La solution de l’endettement étant désormais proscrite, l’Etat n’a plus vraiment l’embarras du choix lorsqu’il s’agit de financer les investissements d’avenir et le développement des filières stratégiques ? En attendant que les milliards investis dans le cadre du premier Grand emprunt lancé en 2010 fasse des petits et permette à l’Etat de récupérer une partie de sa mise initiale, celui-ci n’a plus qu’une seule option : continuer à céder une partie de ses participations dans les entreprises dont il détient une partie majoritaire ou non du capital. Concrètement, l’Etat souhaite vendre les bijoux de famille pour financer le développement des secteurs qui stimuleront – peut-être, car le résultat n’est pas garanti – la croissance future.

Une doctrine pour encadrer les prochaines cessions

Cette stratégie ne pouvant s’élaborer au fil de l’eau, le gouvernement a décidé de se doter d’une véritable doctrine. Lors du Conseil des ministres ce vendredi, Pierre Moscovici, le ministre de l’Economie et Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif ont fait une intervention commune qui encadre précisément cette stratégie. « Les ressources publiques en capital pour financer l’investissement doivent pouvoir être mobilisées sans recourir à l’endettement, au service de nouveaux acteurs économiques porteurs de projets innovants et structurants pour le pays et, le cas échéant, au service d’interventions défensives. A cette fin, l’Etat pourra envisager de réduire les niveaux historiques de participation publique dans certaines entreprises, dès lors que le niveau de contrôle ou d’influence de l’Etat actionnaire n’en serait pas significativement affecté ou que d’autres instruments [réglementation, régulation…] permettraient d’atteindre les objectifs recherchés et que de telles opérations seraient patrimonialement avisées », ont expliqué les deux ministres.

Une cagnotte de 25 milliards

Concrètement, de combien dispose l’Etat ? Au 1er août, la valeur du portefeuille de participationsgérée par l’Agence des participations de l »Etat s’élève à 71,83 milliards d’euros, dont 25, 31 milliards seulement sont cessibles A titre de comparaison, celle-ci s’élevait à 60,76 milliards d’euros le 3 juillet (cet écart s’explique en partie par l’envolée du cours d’EDF en juillet). Comme le rappelle la Cour des comptes dans son rapport sur les résultats et la gestion budgétaire de l’Etat, la législation impose notamment à l’Etat de détenir plus de 70 % du capital d’Electricité de France, la majorité du capital d’ADP et plus du tiers du capital de Gaz de France.

D’autres cessions sont donc en vue

Des cessions devraient donc intervenir ces prochaines semaines. Pour mémoire, le 1er juillet, l’Etat et le Fonds stratégique d’investissement (FSI) ont décidé de céder 9,5% du capital d’Aéroports de Paris à Predica, filiale d’assurance de Crédit Agricole, et à Vinci pour un montant total de 738 millions d’euros. Le 30 juin, Pierre Moscovici, le ministre de l’Economie annonçait la cession par l’Etat et le FSI d’une participation au capital d’Aéroports de Paris. Le produit de cession total s’est élevé à 738 millions d’euros, dont 303 millions d’euros pour l’Etat et 435 millions d’euros pour le FSI. En avril, l’Etat engrangeait 707 millions d’euros avec la vente de 2,1% du capital d’EADS. Un mois plus tôt, c’était 3,12% du capital de Safran qui était cédé au marché pour 448,5 millions d’euros. A qui le tour ? Choix difficile car l’actuel cours de beaucoup d’entreprises n’est pas particulièrement favorable à une cession.

 

Source : La Tribune

Banquiers : ils avaient promis de changer – Pièces à conviction 15 Mai 2013

Crédit Agricole – Le bon sens a (avait) de l’avenir

Suite de notre série sur les mégabanques françaises, avec le Crédit Agricole faisant suite à BNP Paribas. Le billet sera plus court, au vu du manque flagrant de transparence et de professionnalisme dans la communication des informations du Crédit Agricole (un conseil s’ils me lisent : prenez exemple sur BNP Paribas !)

Commençons classiquement par l’évolution du bilan (rappel : dans la plupart des graphiques, il s’agit bien d’euros constants 2012, donc correction faire de l’inflation) :

“Déesse croissance”, acquise à coups de produits dérivés et de rachat de banques grecques, miam miam…

On utilise dans la secteur bancaire la notion de PNB = Produit Net Bancaire, c’est une sorte de Chiffre d’Affaires. Voici donc le compte de résultat :

Succès impressionnant au niveau de la rentabilité (ROE = Return On Equity = Résultat Net / Capitaux propres) :

Encore un franc succès du brillant “modèle de Banque universelle”…

Le montant brut des profits laisse rêveur : x 8 en 10 ans en euros constants…. Avant un léger rééquilibrage…

Cela ne vous rappelle rien ?

Voici le détail pour la BFI (Banque de Financement et d’Investissement, qui mélange la partie banque commerciale pour les entreprises et la Banque de marché “casino”) :

Observons enfin l’évolution du montant notionnel des produits dérivés (qui sont l’engagement brut de la banque sur ces produits, heureusement compensé en grande partie) :

16 000 milliards d’euros : non, non, il n’y a aucune erreur…

 

Je vous propose aujourd’hui (maintenant) de mieux comprendre de quoi est constitué un bilan bancaire, en analysant les (tristes) comptes 2012 du Crédit Agricole SA – dont les pertes de sa filiale grecque ainsi que les dépréciations de ses autres acquisitions ont entraîné une perte de 6 Md€ à sa holding SA.

On observe qu’il y a beaucoup de lignes, certaines de 572 milliards, d’autres de 4. On va donc regrouper pour en garder que les plus importantes. Voici la synthèse :

L’actif (ce que “possède” la banques) se compose de 6 éléments principaux :

  • 1 et 2 représentent les prêts que la banque a accordés, aux clients et à d’autres banques ;
  • 3 représente les actifs que la banque possède à court terme (elle est intermédiaire dans les marchés spéculatifs)
  • 4 représente les actifs que la banque possède à plus long terme (en particulier comme placement des assurances vendues par le groupe)
  • 5 représente le solde
  • 6 représente les écarts d’acquisition. Poste important, dans lequel on loge les surcoûts d’acquisition. Quand la banque achète une filiale en Grèce qui vaut “objectivement” 7 milliards, mais qu’elle paie 8 milliards  elle comptabilise en participation 7 et 1 dans les écarts d’acquisition. Bon, quand la filiale s’avère plus tard ne valoir que 0 en fait , il faut diminuer les 2 postes…

Voici le passif (ce que “doit” la banque + ses fonds propres  [qu’elle doit à terme aux actionnaires] ) :

On a 6 postes de dette :

  • 1 représente les dépôts des clients (la banque vous les doit, évidemment) ;
  • 2 représente les emprunts que la banque a effectués, auprès d’autres banques (sa situation nette est donc prêteuse de 386-161 = 225 milliards) ;
  • 3 représente les passifs que la banque possède à court terme (elle est intermédiaire dans les marchés spéculatifs) ;
  • 4 représente les obligations que la banque a émises pour se financer ;
  • 5 représente les sommes dues aux assurés (assurance vie…) ;
  • 6 représente le solde

et 2 de capitaux propres, avec le résultat de l’année et la valeur des fonds propres avant leur imputation.

Cela donne ce schéma en synthèse :

On observe que le Crédit Agricole recueille nettement plus de dépôts que ce qu’il effectue comme prêts. Il est donc en mesure de prêter de l’argent aux autres banques.

En rouge figurent donc les activités de marché. Avec plus de 600 Md€, le total justifie qu’on demande leur éloignement sanitaire d’urgence – de lourdes pertes pouvant mettre en danger les dépôts.

Maintenant que nous avons une meilleure vision, nous allons observer l’évolution du bilan en 2012. Elle est assez… surréaliste !

Rappelons avant que l’exercice se solde par une magnifique perte historique de 6,5 Md€ (les chiffres négatifs sont entre parenthèses) :

3,4 Md€ de pertes proviennent de réajustement d’écarts d’acquisition (actant que ces achats ont été de mauvaises affaires en fait) et 4 Md€ proviennent en particulier de pertes de la filiale grecque Emporiki, vendue en 2012.

Voici ce qu’on peut dire sur l’évolution de l’actif durant cette année noire :

On note :

  • que les prêts à l’économie sont en baisse de -70 Md€ (en raison entre autres de la vente de la filiale grecque) et ne représentent plus que 18 % du bilan ;
  • qu’en revanche, tout va bien pour la spéculation : + 130 Md€ !
  • l’impact du réajustement des écarts d’acquisition. Il en reste pour encore 14 Md€ cependant (dont 2 à l’international et 2 dans les activités de marchés – rien n’a changé pour la banque de détail en France  où la situation est évidemment brillante…).


Voici pour le passif :

On note :

  • que les dépôts fondent de 42 Md€ (vente de filiales)
  • que les passifs spéculatifs augmentent de 133 Md€ ;
  • la perte de 6,5 Md€ impactant les fonds propres ;
  • que, du coup, les fonds propres au bilan ne représentent plus que 45 Md€ pour 1 842 Md€ de bilan, soit un magnifique 2,5 % ! Record battu parmi les 28 banques systémiques mondiales…

Précisions enfin que le montant des engagements bruts sur produits dérivés :

atteignent désormais la bagatelle de 15 550 milliards d’euros (pas d’erreur, mais une grande partie se compense – quand tout va bien…), et ont à peine baissé sur la période.

Bref, encore un beau succès du “modèle de banque universelle” !

Pour continuer, nous réaliserons dans un prochain billet une synthèse de la situation de nos mégabanques

 

Source : Olivier Berruyer sur les-crises (1 et 2)

 

La France peut-elle désormais imprimer de la monnaie de façon illimitée ?

Les données économiques de la France sont inquiétantes, et son gouvernement est empêtré dans une grave crise politique qui risque de saper sa crédibilité alors que le pays a désespérément besoin de réformes. Comment expliquer alors le récent effondrement des taux d’intérêts sur les obligations à 10 ans (OAT) ?

Selon plusieurs medias, pas de doute : la Banque Centrale Européenne (BCE) a donné carte blanche à la France pour imprimer de la monnaie de façon presque illimitée.

C’est ce que croit l’économiste néo-keynésien américain lauréat du Prix ​​Nobel d’Economie, Paul Krugman. Dans le New York Times, il a affirmé la semaine dernière que la France « a retrouvé sa propre monnaie » : « Les coûts d’emprunt de la France plongent. (…) Mais, attendez, la France n’était-elle pas supposée être la prochaine Italie, sinon la prochaine Grèce? (…) Les marchés ont conclu que la BCE ne peut laisser la France à court d’argent ; sans la France, il n’y a plus d’euro. Donc pour la France, la BCE est prête à jouer le rôle d’un prêteur de dernier ressort sans aucune ambigüité, et à fournir de la liquidité.

Ceci signifie qu’en termes financiers, la France a rejoint le groupe des pays avancés qui battent leur propre monnaie et qui ne peuvent donc tomber à court d’argent, un club dont tous les membres jouissent de coûts d’emprunt très bas, plus ou moins indépendamment de leurs dettes et déficits ».

Dans Business Insider, Joe Weisenthal indique que la baisse des taux d’intérêt est traditionnellement un indicateur de faiblesse de l’économie. Il n’y a qu’en Europe que l’on a assisté à la montée brutale des taux d’intérêt des pays de la périphérie en temps de crise, parce que le marché a estimé que ces pays dont les cotes de crédit ont été dégradées, pourraient théoriquement faire faillite, puisqu’ils ne peuvent imprimer leur propre monnaie.

Pour le journal allemand Deutsche Wirtschafts Nachrichten (DWN), cela frise le complot, puisque la BCE agirait pour empêcher une grande banque française de faire faillite. Le journal cite les noms de BNP Paribas, la Société Générale et le Crédit Agricole. Le DWN estime que Draghi est conscient que cette opération n’est pas tout à fait conforme avec le mandat de la BCE, mais qu’il souhaite éviter que l’Allemagne ne s’en mêle: «En France, une nouvelle bulle financière, gigantesque, se développe discrètement. L’Allemagne impuissante ne peut qu’y assister. Le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, peut tenir des discours ici et là, mais rien de plus. Cette action montre que les pays du sud de l’UE ont déjà largement pris le contrôle de la construction européenne dans les couloirs de la BCE ».

(Graphique des taux sur OAT françaises à 10 ans. Source: Bloomberg)

Sources : Express.be et E&R

BNP Paribas, Natixis, Société Générale et Crédit agricole : Ces banques françaises qui spécule sur la faim !

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Sources : Le Journal du Siècle et E&R