Jim Rogers : «La faillite de la Deutsche Bank va faire s’effondrer le système financier mondial»

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La raison pour laquelle les Etats-Unis veulent obtenir 14 milliards de dollars de pénalités de la banque allemande ? Ils sont très endettés. Et ils tenteront d’agir ainsi partout où ils le peuvent, selon l’investisseur Jim Rogers.

RT : Tout d’abord, pourquoi les Etats-Unis imposent-ils de telles pénalités ?

Jim Rogers (J. R.) : La raison principale est que les Etats-Unis sont gravement endettés. Ils ont un déficit gigantesque – ils ont désespérément besoin d’argent. Ils essaieront de l’obtenir partout où ils le peuvent. Je ne peux pas imaginer que la Deutsche Bank soit redevable de 14 milliards de dollars, mais je ne suis pas impliqué.

RT : La banque a dit qu’elle ne paierait rien de la somme voulue par les Etats-Unis – comment tout cela va-t-il se régler ?

J. R. : Soit la Deutsche Bank fera faillite, ce qui fera s’effondrer le système financier mondial, soit ils essaieront de parvenir à un compromis sur un chiffre moindre. Si la Deutsche Bank doit payer 14 milliards de dollars… vous devriez être très inquiets quoi qu’il arrive, mais surtout s’ils doivent payer 14 milliards de dollars.

Ça sera la fin si la Deutsche Bank échoue

RT : A quel point la principale banque allemande est-elle désespérée ? A-t-elle une chance de survivre sans plan de sauvetage ?

J. R. : Si vous regardez son bilan, vous verrez qu’elle a une dette prodigieuse, dans son bilan aussi bien qu’hors bilan […]. Elle va probablement survivre en recevant de l’aide, sinon nous aurons tous un problème énorme pendant les deux prochaines années. Comme je vous ai déjà dit, il faut être très inquiets. Le monde occidental, le monde entier va affronter beaucoup de problèmes au cours des deux années à venir. Il faut s’inquiéter !

RT: En août, les Etats-Unis étaient furieux de la décision de l’UE de demander des milliards d’euros à Apple en impôts rétroactifs. Certains considèrent le récent scandale autour de la Deutsche Bank comme une vengeance de Washington. Quelle est votre opinion ?

J. R. : Il est vrai que ces gouvernements ont ce petit jeu – ce qui n’est bon pour personne. Mais ils le font. Vous donnez du pouvoir aux bureaucrates – ils le prennent et s’enfuient. Le pouvoir corrompt, c’est ainsi depuis des centaines d’années.

L’Allemagne a dit à tout le monde de ne pas renflouer les banques, mais si elle doit renflouer subitement ses banques, les hommes politiques auront le champ libre

RT : Si la Deutsche Bank échoue, que cela signifiera-t-il pour l’UE et la finance en général ?

J. R. : L’UE se désagrégera donc, parce que l’Allemagne ne pourra plus la soutenir, ne voudra pas la soutenir. Beaucoup d’autres personnes essaieront de renflouer ; plusieurs banques en Europe ont des problèmes. Et ça sera la fin si la Deutsche Bank échoue. En 1931, quand une des plus grandes banques d’Europe a échoué, cela a mené à une grande dépression et finalement à la Seconde Guerre mondiale. Il faut s’inquiéter !

L’Allemagne a dit à tout le monde de ne pas renflouer les banques, mais si elle doit renflouer subitement ses banques, les autres pays seront furieux et les hommes politiques auront le champ libre.

 

Source : RT

 

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Simone Wapler : « Comment l’Etat va faire main basse sur votre argent ».

Simone Wapler, auteure de «Comment l'Etat va faire main basse sur votre argent»Je vous remercie de toutes ces questions à la fois très simples et très complexes. Vous trouverez dans mon livre des explications et une réflexion bien plus détaillée sur tous ces sujets. Mais le plus important est peut-être que beaucoup de gens continue à confondre «croissance de la dette ou du crédit» et «croissance» tout court. 

Un système financier obèse s’est construit sur la folle idée que le bien-être économique  pouvait s’acheter à crédit: endettement des  ménages aux Etats-Unis et endettement de l’Etat providence en France. Mais ce n’est pas parce que la dette croît que la véritable richesse augmente. Ce n’est pas parce qu’un Etat dépense beaucoup que ses citoyens sont plus riches. Comme disait Frédéric Bastiat, ce que l’Etat donne d’une main, il le prend de l’autre, tôt ou tard… 

 

 

Liomussy: Comment pourrions-nous rembourser nos 1.800 milliards de dette alors que nous n’arrivons pas à en rembourser les intérêts?
C’est tout le thème de mon livre. En face de la dette publique, la contrepartie existe: les dépôts sur livrets, l’assurance-vie. Lorsque les taux d’intérêt vont monter et que le service de la  dette publique deviendra insupportable, l’Etat tapera dans cette épargne pour rembourser en priorité les débiteurs étrangers. Quant au principal, il ne sera évidemment jamais intégralement remboursé. C’est impossible dans un pays à la population vieillissante et en panne de croissance… Nous ferons bien faillite.

 

Juliec54: Si ma banque fait faillite demain, nous sommes, semble-t-il, couverts à hauteur de 100.000 euros maximum. Qui devra rembourser? Cette loi est-elle vraiment fiable?
La garantie des dépôts est une farce. Effectivement elle est inscrite dans les textes: 100.000 euros par déposant et par banque, valable sur les dépôts et sur les livrets. A cela s’ajoute une garantie de 70.000 euros sur les comptes titres.
Maintenant, vous devez savoir que le fonds de garantie des dépôts comptait moins de 2 milliards d’euro en 2010. Le montant des dépôts éligible à la garantie est de l’ordre de 1.700 milliards d’euros. Vous avez donc 1 euro de garantie pour 850 euros de dépôts.
Pour actionner cette garantie si une des banques françaises devait faire faillite, l’Etat français devrait soit emprunter (ce qui sèmerait la panique) soit mutualiser entre tous les contribuables et donc recourir à un emprunt forcé ou un «impôt exceptionnel».

 

Christiane: Bonjour, Si l’état souhaite réellement faire main basse sur notre argent comme l’indique votre livre, ne faut-il pas envisager pour des particuliers, d’avoir un compte off shore même pour ses revenus a Jersey par exemple?
Vous pouvez en toute légalité ouvrir des comptes à l’étranger si vous les déclarez évidemment à l’administration fiscale. L’important est de choisir une banque saine dans un pays à finances publiques saines. Cependant je vous déconseille Jersey car vous seriez facilement soupçonnée par Bercy de fraude fiscale.

 

Mekeops: Vous dites «L’État a déclaré la guerre à votre épargne. Allez-vous rester les bras croisés?» Mais peut-on vraiment faire quelque chose? Si oui, quoi? S’exiler en Russie?
La résistance est d’abord une attitude mentale. Oui, on peut faire quelque chose. Chacun peut se poser cette question simple : «Ai-je besoin d’autant d’Etat, d’assistance, d’aide publique dans ma vie?». Faire la charité c’est bien, mais faire la charité avec l’argent des autres, ce n’est plus de la charité.
En dehors de cette attitude mentale, mon livre propose quelques initiatives simples, en dehors de la solution de l’exil. Quant à cette dernière, je vous conseille de viser un pays bien géré, voire un pays qui a déjà fait faillite!

 

Jd: Qu’est-ce qui empêche la BCE de racheter la dette française en quantité illimitée en cas de violente hausse de l’OAT (obligations assimilables du Trésor) 10 ans? Quelle en serait la conséquence?
Ce que vous préconisez n’est rien d’autre que de la pure création monétaire. La Banque centrale européenne ne possède pas d’argent, pour racheter la dette, elle devrait donc créer de la monnaie. Il n’y a aucun cas, dans l’Histoire, de création monétaire qui ne se soit  pas tragiquement terminée. Ce que nous vivons n’échappera pas à cette règle.
Il existe un lien très fort entre liberté et monnaie.  La propriété est le fondement de la liberté: si vous ne possédez rien vous êtes un esclave, vous ne pouvez rien échanger, rien transmettre. Tout individu a le droit de conserver ce qu’il a légitimement acquis. Si l’Etat  détruit la monnaie en la multipliant à l’infini, il détruit la valeur de la propriété que chacun a stocké dans cette monnaie. L’Etat se discrédite par son faux-monnayage, c’est pourquoi ce genre d’expérience se termine de façon violente par des révoltes populaires et la montée des extrémismes.

 

TiboF: Afin que l’Etat ne fasse pas main basse sur notre argent, il ne faudrait plus payer d’impôt. Autrement dit, il faudrait devenir un état libertarien. Pensez-vous comme David Friedman que l’on peut vivre dans «une société sans État».
A mon sens, l’Etat idéal est l’Etat minimal, cantonné à ses missions régaliennes: police, justice, diplomatie et armée. Même pour ce dernier poste, certains Etats – comme le Nicaragua – se débrouillent très bien sans armée. L’Etat doit assurer les services qui ne pourraient être assumés de façon rentable par le secteur privé. C’est pourquoi Adam Smith avait rajouté aux missions régaliennes certaines infrastructures de réseaux.
Vous conviendrez avec moi que si police, justice, diplomatie et armée devaient gagner de l’argent, la vie du citoyen ne serait pas agréable. Pour assurer ces fonctions régaliennes, il est normal que l’Etat prélève des impôts.
Trop d’Etat est nuisible et chaque citoyen devrait faire s’interroger sur le bien fondé de l’interventionnisme de l’Etat dans sa propre vie plutôt que de réclamer toujours plus d’aides et de subventions mais toujours moins d’impôt.

 

Emmathetop: Pourquoi parlez-vous de faillite de l’Etat alors que seuls les agents privés sont faillibles, ce que rappellent régulièrement des directeurs de recherche CNRS?
Je parle de faillite car c’est un mot que tout le monde comprend. Effectivement, techniquement, un Etat ne fait pas faillite, il fait «défaut» ou il «négocie des moratoires». Mais finalement quelle est la différence? Le CNRS parle de «techniciennes de surface» et de «moratoire». Je préfère parler de «femme de ménage» et de «faillite». Ce n’est pas parce qu’on utilise des mots simples qu’on est «mal comprenant».

 

Liomussy: Pourquoi les pays n’impriment-ils pas leur propre argent et sont obligés d’emprunter à des banques privées, moyennant un taux d’intérêt ruineux?
Imprimer de l’argent n’a jamais rendu un Etat ou ses citoyens plus riches. Si c’était le cas, le Zimbabwe serait la plus grosse économie du monde. Imprimer de l’argent revient à détruire une partie de l’épargne stockée dans cette monnaie donc à appauvrir ceux qui ont mis de l’argent de côté. C’est un impôt masqué, notamment sur les livrets.
Si les taux d’intérêt deviennent ruineux c’est parce que les prêteurs rechignent car ils trouvent que l’emprunteur pousse le bouchon trop loin et devrait se limiter. Si l’emprunteur refuse de se limiter, effectivement, il court à la faillite.

 

Alexandrov: Bonjour Madame Wapler. La France peut-elle imiter Chypre et procéder à des ponctions annuelles de comptes particuliers, alors que la loi oblige la population active ou retraitée à posséder un compte bancaire, ne serait-ce que pour être payée?
Dans le cas de Chypre, il ne s’agit pas d’une taxe annuelle, mais plutôt d’une saisie proportionnelle au montant de votre dépôt bancaire. Cette saisie est faite «une fois pour toutes» Chypre étant ensuite supposée être sauvée par les fonds levés et les prêts des contribuables européens. Car, au fond, ce que prête la Troïka, c’est de l’argent qui vient s’ajouter à notre dette nationale ou à nos impôts.
La circonstance – la faillite d’un pays au travers de deux de ses banques – justifie l’emploi de la «violence légale». Si la France était  confrontée à une telle situation, l’emploi de la «violence légale» autoriserait ce genre de ponction ou le gel d’une certaine partie de l’épargne. Dans les faits, tout le monde doit avoir un compte en banque, ne serait que pour payer l’électricité!

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Présentation du chat:

Le déficit budgétaire français atteint des sommets astronomiques. Fin janvier 2013, il s’établissait à 12,8 milliards d’euros contre 12,5 milliards un an plus tôt. Parallèlement, la courbe du chômage frôle des records et les dépenses gouvernementales paraissent hors de tout contrôle. La France a besoin d’argent et cherche à en obtenir par tous les moyens, quitte à se servir dans les poches de ses administrés?

Simone Wapler, directrice de la rédaction des publications Agora et spécialiste dans les analyses et conseils financiers, publie Comment l’Etat va faire main basse sur votre argent, un livre qui fournit des conseils pour que chacun puisse décider de protéger efficacement ses revenus et son patrimoine…
Que se passera-t-il si la France est insolvable? La situation chypriote est-elle possible en France? Les règles fiscales peuvent-elles changer? Comment vous protéger?         
Cédric Garrofé

 

Source : 20 Minutes

La faillite de Detroit menace le groupe Dexia

La faillite de la ville américaine de Detroit pourrait avoir un gros coût pour le groupe Dexia. Le groupe belgo-français possède dans son portefeuille certaines créances détenues par Detroit, pour un montant qui pourrait atteindre 100 millions d’euros.

La ville de Detroit en faillite: «Impossible en Belgique»

C’est officiel , Detroit se déclare en faillite

 Devant le siège de General Motors à Detroit, le 11 janvier 2013.
Devant le siège de General Motors à Detroit, le 11 janvier 2013. (© Rebecca Cook / Reuters)

La ville américaine, qui fut le joyau de l’ère industrielle, a perdu la moitié de sa population en 60 ans.

Par AFP

Detroit, berceau de l’automobile, est devenue jeudi la plus grande ville américaine à se déclarer en faillite, selon des documents judiciaires consultés par l’AFP.

Un temps joyau de l’industrie, Detroit a perdu la moitié de sa population en 60 ans et les grands groupes ont progressivement abandonné la ville, portant un coup rude aux recettes fiscales. «Les habitants de Detroit (…) méritent une feuille de route qui leur permettra de sortir de la spirale qui les entraîne vers des services publics de moins en moins performants», a justifié Rick Snyder, le gouverneur de l’Etat du Michigan, dans une lettre qui accompagnait l’acte déposé auprès d’un tribunal. «La mise en faillite est l’unique solution qui permettra à Detroit de redevenir stable et viable», a-t-il poursuivi.

La ville de Detroit est passée de 1,8 million d’habitants en 1950 à 685 000 aujourd’hui. Ce mouvement s’est accompagné d’un exode massif des entreprises et d’un effondrement des recettes fiscales. Progressivement, nombre de services publics ont dû être réduits et, exemple le plus saillant de cette diète, l’éclairage n’est plus assuré dans certains quartiers la nuit.

Prise à la gorge, la ville avait annoncé le mois dernier qu’elle ferait défaut sur une partie de ses 18,5 milliards de dollars de dette.

 

Source : Libération

Entretien avec Olivier Delamarche : vers la faillite des Etats

L’Islande se réjouit d’avoir abandonné ses banques

Octobre 2008, la faillite des trois grandes banques islandaises (Kaupthing, Glitnir et Landsbanki) est proclamée. En cause: une politique d’endettement à risque et le gonflement de leur bilan. Pour prévenir l’effondrement du système bancaire, celles-ci furent nationalisées. Les créanciers étrangers pas remboursés.D’autres mesures furent prises. Quatre ans plus tard, elles portent leur fruit.

Source : 7sur7