La Croatie va probablement devoir organiser un référendum sur l’intégration, dans la constitution, de la définition du mariage comme “l’union d’une femme et d’un homme”.
Après une semaine d’action, le collectif croate « Au nom de la famille », opposé à l’ouverture du mariage aux couples de même sexe, a annoncé avoir obtenu 380 000 signatures. L’organisation d’un référendum en nécessite 375 000 (soit 10% du corps électoral) collectées en 15 jours.
Les anti-“mariage pour tous” aiment à rappeler que la Cour Européenne des Droits de l’Homme a décrété que le mariage homosexuel ne faisait pas partie des droits de l’Homme.
“Les bénévoles essaient d’informer objectivement malgré une ambiance morose dans les médias et les accusations de discrimination dont le collectif fait l’objet,” a affirmé Lino Zonjic, membre du collectif. Ils affirment avoir fait l’objet de plus 50 attaques.
L’avocat du collectif souhaite récolter davantage de signatures pour renforcer le mouvement face au Parlement croate.
Selon le site Internet Tportal, des organisations considèrent que derrière “Au nom de la famille” se cache le parti politique chrétien Hrvatski rast (« Croissance croate »), ce que nie le collectif.
“Au nom de la famille” nie avoir reçu tout soutien financier de la part de partis politiques. Selon eux, les 15 millions de kuna récoltés (2 million d’euros), proviennent de dons de particuliers.
Un double échec pour les libéraux
Le jour même, le Tribunal constitutionnel croate a revu le programme scolaire et suspendu temporairement l’éducation sexuelle dans toutes les écoles du pays. Le programme avait été mis en place en février dernier et a été depuis l’objet de nombreux débats. La Cour doit encore trancher définitivement sur la question.
Le débat sur l’éducation sexuelle en Croatie est comparable à celui sur la “gender theory” dénoncée par les anti-“mariage pour tous” en France. Au cœur du débat, les opposants critiquent le module intitulé “parité genre/sexe et notions de comportement sexuel responsable”. Ces opposants rejettent toute idée que la masturbation et l’homosexualité pourraient être des phénomènes acceptables, deux thèmes contenues dans ce module.
Bien avant la communication de la décision du Tribunal, Kresimir Miletic, un politicien de Hrast, très actif dans la lutte contre l’éducation sexuelle à l’école, avait publié sur sa page Facebook : « Réjouissez-vous ! Le Tribunal constitutionnel rejette l’éducation sexuelle.»
Source : Euronews