L’Irlande s’apprête à juger les banquiers les plus détestés du pays

© AFP

Six ans après la crise qui a mis l’Irlande à genoux, trois anciens responsables de l’Anglo Irish Bank comparaissent devant la justice à partir de mercredi. Un procès sans précédent dans un pays qui cherche encore à comprendre ce qui lui est arrivé.

Ils sont accusés d’avoir contribué à ruiner l’Irlande. Le procès de Sean Fitzpatrick, l’ancien président de la banque irlandaise Anglo Irish Bank, de Pat Whelan et William McAteer, les deux responsables financiers de la banque, débute mercredi 5 février. La cour criminelle de Dublin met à disposition deux de ses plus grandes salles d’audience. Un serveur informatique dédié doit permettre d’avoir accès aux 24 millions de documents du dossier et des nouvelles règles de droit ont même été adoptées, au cas où des jurés tomberaient malade. Il faut dire que le procès doit durer six mois, une première dans l’histoire judiciaire du pays.

Le procès doit permettre de juger la légalité de certaines opérations financières orchestrées par les responsables de la banque et qui ont mené à la nationalisation forcée de l’Anglo Irish Bank en janvier 2009. Une prise de contrôle par l’État qui a coûté 30 milliards d’euros aux contribuables irlandais.

Des centaines de millions d’euros de prêts “cachés”

Au cœur de l’affaire, d’étranges prêts “cachés” et un milliardaire rattrapé par la crise financière. En 2008, le richissime Irlandais Sean Quinn avait réussi à prendre, grâce à des montages financiers complexes, le contrôle d’un quart du capital en Bourse de la banque. Problème : le chaos financier qui a ébranlé la planète après la faillite de la banque américaine Lehman Brothers a fragilisé les positions de cet investisseur.

Pour éviter la catastrophe, les responsables d’Anglo Irish Bank ont alors décidé de prêter des centaines de millions d’euros à certains clients de confiance et à la famille de Sean Quinn… pour qu’ils rachètent des actions de la banque. “L’accusation soutient que ces prêts permettaient de manipuler le marché en faisant artificiellement monter l’action [d’Anglo Irish Bank] alors qu’elle aurait dû s’effondrer”, explique à FRANCE 24 Ian Kehoe, journaliste et co-auteur de “Citizen Quinn”.

La défense devrait, de son côté, soutenir que ces prêts n’avaient rien d’illégaux et que les autorités étaient, en fait, au courant. Une manière de sous-entendre que la crise bancaire irlandaise ne peut être imputée aux seules actions de quelques banquiers et investisseurs.

Les problèmes judiciaires des responsables d’Anglo Irish Bank et de la famille Quinn ne s’arrêtent pas à ce procès. Ils doivent faire face, en parallèle, à d’autres procédures aussi bien pénales que commerciales.

« Qu’on les prive de leurs biens ! »

Pas sûr que cette accumulation d’affaires suffira à calmer la colère populaire. “Je n’attends pas grand-chose de ce procès”, affirme ainsi à FRANCE 24 Diarmuid O’Flynn, un membre d’un collectif citoyen qui se rassemble toutes les semaines pour protester contre les 70 milliards d’euros que Dublin a dépensé pour sauver ses banques. “C’est bien de voir ces gens traduits en justice. Nous ne demandons pas qu’ils soient mis en prison mais qu’on les prive de leurs biens, qu’ils soient obligés de travailler pour la communauté et qu’ils vivent des minimums sociaux”, ajoute-t-il. Pour lui, la prison ne va pas rendre aux Irlandais l’argent qui a été dépensé pour sauver les banques et qui a plombé les comptes publics à tel point que le pays a dû, en 2011, demander un plan de sauvetage international.

En Irlande, le ressentiment populaire à l’égard de la culture du profit dans les institutions financières est, en effet, encore fort. En 2012, la pièce satirique “Anglo : the Musical” se chargeait de dénoncer le rôle des marchés financiers européens trop peu régulés dans l’afflux d’argent facile qui a nourri la bulle immobilière et financière irlandaise. Un an plus tard, le scandale des “Anglo Tapes” rajoutait de l’huile sur le feu. Sur ces enregistrements audio, obtenus par le quotidien “The Irish Independant”, des banquiers de l’Anglo Irish Bank se gaussent des tentatives de sauvetage de leur banque par l’État.

Une commission d’enquête

Malgré son retentissement, cette affaire n’a pas poussé les autorités à engager de nouvelles poursuites. Le Premier ministre irlandais, Enda Kenny, a préféré promettre la mise en place d’une enquête parlementaire pour “établir sans crainte ou favoritisme, sans passion et avec intégrité, toute la vérité factuelle et les circonstances matérielles qui ont provoqué l’effondrement du secteur bancaire qui continue à causer tant de souffrances à la population irlandaise”.

“C’est une procédure totalement séparée des procès au pénal, qui ne peut pas établir des faits opposables [en justice] à qui que ce soit”, explique à FRANCE 24 Ciaran Lynch, un membre du Parti travailliste et président du comité des finances au Parlement irlandais. Il espère que cette enquête permettra d’expliquer pourquoi l’État a décidé de couvrir toutes les pertes des banques irlandaises et quelles ont été les conséquences de cette décision.

Ces procès et autres enquêtes pourraient permettre à la population de tourner la page. C’est du moins ce qu’espère l’écrivain irlandais Ian Kehoe : ”Le pays a beau être passé à autre chose, nous avons certes survécu à un plan de sauvetage international, mais il subsiste, au sein de la population, une soif de comprendre ce qui s’est passé : y’a-t-il eu des failles systématiques dans le système de régulation financière ?”.

Source : France 24

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Démographie : âges médians des populations

Intéressons-nous aujourd’hui aux âges médians des populations, à savoir l’âge qui sépare les populations en 2 moitiés égales, la moitié de la population ayant plus et la moitié ayant moins que cette âge. C’est un indicateur moins biaisé que l’âge moyen.

Voici la situation des continents :

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On note la forte accélération du vieillissement de la Planète.

Au niveau des grands pays :

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Le vieillissement de la Chine, porté par la politique du “1 enfant par famille” est spectaculaire, suivi par celui de l’Allemagne.

Au niveau de l’Europe :

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Avec 44,3 ans, l’Allemagne est ainsi le pays le plus vieux d’Europe – l’écart avec les 40, 1 ans de la France est en fait gigantesque.

L’Espagne et l’Italie ont particulièrement vieilli au cours du demi-siècle passé, l’Irlande restant la plus jeune.

 

Source : Les Crises

Pour Barack Obama, l’Europe est un partenaire commercial et rien de plus

Le récent G8 et la visite de Barack Obama à Berlin ont souligné les divisions au sein de l’Europe, qu’elle doit gommer pour exister politiquement face aux Etats-Unis, juge notre contributeur Fabien Cazenave.

"Pour Barack Obama, l'Europe est un partenaire commercial et rien de plus"

Pour notre contributeur Fabien Cazenave, « il n’a jamais été question pour Barack Obama de traiter l’Europe comme un allié en tant que tel ».

REUTERS/Yves Herman

Le président des Etats-Unis a fait escale en Europe à l’occasion du G8 en Irlande du Nord et des 50 ans du discours de John Fitzerald Kennedy à Berlin. Barack Obama a à cette occasion discuté du futur grand accord commercial entre l’Europe et les USA. Cette visite sur notre continent est symbolique de la perception qu’a Obama de l’Europe: un territoire où commercer mais rien de plus. 

L’Europe: un continent où commercer

Barack Obama est tourné vers l’Asie. Ses premiers voyages sont pour ce continent, la Chine en tête. Si les Etats européens peuvent avoir un intérêt pour servir d’intermédiaire dans le cadre de négociations diplomatiques, ils ne sont considérés « que » comme des « Alliés ».

Au G8, Barack Obama a tenu une conférence de presse avec les représentants européens pour parler du grand accord commercial qui va être prochainement discuté. Lors de celle-ci, personne n’a parlé de la question de l’exception culturelle, ceci étant un sujet mineur et très franco-européen.

Pour le président américain, « ce partenariat transatlantique sera une priorité de [son] administration. […] Il augmentera les exportations, réduira les obstacles au commerce et à l’investissement. Dans le cadre plus large de la stratégie de croissance entre nos deux économies, il créera des centaines de milliers d’emplois des deux côtés de l’océan » explique-t-il.

Il ne s’agit donc nullement comme il était question pour la création en 1957 de la CEE(Communauté économique européenne) de la création d’une union autant fondée sur le commerce que sur des valeurs communes.

De même dans son discours à Berlin, il n’a jamais été question pour Barack Obama de traiter l’Europe comme un allié en tant que tel. Par exemple sur la question du désarmement nucléaire massif. Symboliquement, c’est en Europe, dans l’ancienne capitale divisée entre Ouest et Est qu’il souhaite tourner définitivement la page de la Guerre Froide. Mais c’est la Russie qu’il a appelé à approuver cette réduction. L’Union européenne n’existe pas en la matière alors que c’est des conséquences potentielles d’une guerre dévastatrice sur son sol dont on parle ici.

L’Europe trop divisée pour être un interlocuteur

En fait, cette approche américaine est logique. Au G8, Barack Obama a eu pour interlocuteur François HollandeAngela MerkelJosé Manuel Barroso et Herman Van Rompuy. Cela fait beaucoup pour un continent alors que la Chine ou la Russie n’envoie qu’un seul représentant.

La multiplication des interlocuteurs avait inspiré la fameuse phrase de Kissinger, « l’Europe quel numéro de téléphone? ». Parce que nous avons une vision nationale de la diplomatie, nous ne nous rendons plus compte de ce que nous imposons comme étiquette lourde et surranée à respecter pour nos partenaires.

Nous estimons normal que chacun de nos pays soit traité avec déférence. Dans la présentation du voyage d’Obama, la Maison Blanche présente Angela Merkel comme un « de nos principaux partenaires ». Au G8, le président américain est contraint dans son discours de remercier autant Barroso, Van Rompuy et Cameron présents à la conférence de presse que le « Président Hollande, la Chancelière Merkel, le Premier Ministre Letta et le Taoiseach Kenny », ainsi que « tous les autres membres de l’Union européenne« . Cela fait beaucoup de courbettes diplomatiques pour un seul interlocuteur, « l’Europe ».

Au final, certains dénoncent avec raison que « l’Europe perd de plus en plus rapidement de son influence et de son intérêt sur la scène internationale ». La visite de Barrack Obama en est le symbole: il parle d’Europe de manière générique mais doit citer tous ses interlocuteurs en particulier pour ne froisser personne…

L’Europe devient une nouvelle ligue hanséatique: unecommunauté de marchands, imposant dans sa globalité mais divisée et incapable de se comporter en acteur majeur du point de vue international.

Source : L’express

L’Irlande restructure sa dette ! « C’est ça ou rien » à clairement fait comprendre le gouverneur de la banque centrale d’Irlande

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Source : Gold Broker

Arfeuille: Portugal, Irlande Italie Grèce Espagne Chypre, les dominos tombent les uns après les autres. Espagne et Italie foncent au défaut de paiement total