La Russie va lancer ses propres cartes de paiement, dit Poutine

La Russie va développer son propre système de cartes de paiement pour réduire sa dépendance vis-à-vis des entreprises occidentales et limiter l’impact éventuel de sanctions américaines et européennes, a annoncé jeudi le président Vladimir Poutine.

Visa et MasterCard, les deux principaux émetteurs américains de cartes de crédit, un moyen de paiement très répandu en Russie, ont restreint ces derniers jours les services qu’ils offrent à certaines banques russes.

« Nous devons absolument faire cela, et nous allons le faire », a dit Vladimir Poutine à des parlementaires lors d’une réunion consacrée à l’intégration la Crimée dans la Fédération de Russie.

L’Union européenne et les Etats-Unis considèrent ce rattachement comme une annexion illégale et ont adopté des sanctions contre un certain nombre de personnalités politiques et économiques russes.

Visa et MasterCard ont suspendu les services fournis aux clients de plusieurs autres banques dont des actionnaires figurent sur la liste des sanctions américaines. Ils ont toutefois repris ces services, Washington ayant précisé que les sanctions ne s’appliquaient pas aux établissements bancaires eux-mêmes.

« Il est vraiment trop dommage que certaines entreprises aient décidé (..) des restrictions », a dit Vladimir Poutine, sans désigner Visa et MasterCard. « Je crois que pour elles, cela se traduira simplement par la perte de certains segments du marché, un marché très rentable. »

 

Source : Les Echos

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Fin de la monnaie physique (et de la liberté…) au Nigeria, on pourra bientôt payer avec sa carte d’identité

L’annonce en a été faite lors de l’édition africaine du Forum économique mondial, la semaine dernière au Cap (Afrique du Sud). La compagnie américaine MasterCard et la Commission de la carte d’identité du Nigeria se sont associées pour créer des « cartes nationales d’identité intelligentes », qui serviront autant aux contrôles de police qu’à retirer de l’argent dans un distributeur automatique, relève Fast Company.

Treize millions de ces cartes hybrides doivent être délivrées par la banque nigériane Access Bank pour une expérimentation pilote dès l’année prochaine, suivies par 120 millions d’autres si le système s’avère concluant. La carte intelligente détient un code confidentiel, mais aussi des informations biométriques (empreintes digitales, photo d’identité…) sur une puce électronique, tout en étant reliée au compte en banque de son détenteur. Utilisée dans une boutique, le vendeur pourra à loisir « vérifier l’identité de l’acheteur », précise Fast Company.

Le gouvernement voit, dans ce système de paiement qui s’affranchit de la monnaie physique, une solution pour gagner en traçabilité et en sécurité, et booster le développement économique de ce pays – où la croissance dépasse les 7 %, mais où près de 63 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. « En plus des diverses fonctionnalités d’une ‘carte d’identité intelligente’, ce système permettra aux Nigérians,  dont 70 % d’entre eux n’ont pas de compte en banque, de participer à l’économie globale », explique aussi un responsable Afrique de MasterCard.

Dans une dépêche de l’African Press Organization, le même homme explique que son entreprise a soutenu la politique de la Banque centrale du Nigeria vers une monnaie dématérialisée, fournissant au gouvernement nigérian « les visions globales et les bonnes pratiques, qui montrent que les paiements électroniques peuvent développer la croissance »« La nouvelle carte d’identité va révolutionner le paysage économique nigérian, brisant l’un des plus importants obstacles à l’inclusion financière, à savoir une preuve d’identité », se félicite quant à lui le directeur général d’Access Bank, cité par l’agence de presse africaine.

« Alors que la combinaison d’une carte d’identité et d’une carte de crédit peut ressembler à un cauchemar pour la protection des données privées, certains experts sentent qu’elle a un potentiel étonnant », estime finalement Fast Company. Qui cite David Wolman, auteur de The End of Money, pour qui ces cartes représentent une réelle opportunité de développement : « La réalité, c’est que combattre la pauvreté implique de trouver des moyens pour rendre accessible aux gens les services financiers de base, et ça ne peut pas vraiment arriver sans une forme électronique de monnaie. »

 

Sources : Big Brother (blog Le Monde), Fast Compagny et Le Journal du Siècle